L'é tude d'une socié té ne vise pas seulement à dé crire le comportement des hommes vivant en groupe. Sa vé ritable ambition est de rechercher les normes, tacites ou explicites, qui pré sident à l'organisation de la communauté et lui permettent de se perpé tuer. Pour les dé couvrir, il faut comprendre ces formes d'association que sont la parenté , le mé tier, l'organisation politique et, plus encore, la communauté religieuse. Le Moyen  ge occidental a engendré une socié té originale. Trè s tô t, le christianisme y est dominant, transformant les comportements. Trè s tô t aussi, des formes spé cifiques de domination é conomique - le grand domaine, puis la seigneurie - encadrent la population rurale. Ces forces poussent la population à des adaptations permanentes. Car la socié té mé dié vale n'est pas figé e. Elle passe des structures post-romaines du trè s haut Moyen  ge à l'é quilibre pré caire du monde fé odal, lequel se brise à son tour lorsque les villes et le progrè s technique ré apparaissent en Occident. Là est le dynamisme d'un monde dont une continuité apparente dissimule les é volutions constantes.