Au cours de l'entre-deux-guerres au Québec, les luttes des sans-travail jouent un rôle déterminant dans la politisation du problème du chômage. Ce sujet devient alors un enjeu à la fois collectif, social et politique remettant en question la relation entre la démocratie et le capitalisme, en plus de participer au processus de formation de l'État.
Ces mobilisations, jumelées à celles qui se déroulent ailleurs au Canada, expliquent pourquoi le chômage devient une question d'importance qui est soudainement débattue largement dans la sphère publique. Après la Première Guerre mondiale, les manifestations prennent racine à Montréal pour ensuite s'étendre à d'autres villes québécoises au cours de la Grande Dépression. En attirant l'attention des autorités, elles contribuent à poser un regard différent sur le chômage et la pauvreté en plus de forcer une intervention étatique accrue. L'heure des pétitions est passée explore le répertoire d'action collective et l'économie morale des sans-travail afin de mieux comprendre leur rôle dans l'histoire du chômage. Considérant que leur incapacité à trouver un travail est indépendante de leur volonté, les protestataires formulent des revendications annonçant une redéfinition de la citoyenneté comprenant de nouvelles attentes envers l'État. De ce fait, ils considèrent avoir droit à une protection sociale leur permettant de satisfaire leurs besoins fondamentaux.
S'inscrivant dans une démarche d'histoire vue d'en bas, L'heure des pétitions est passée démontre le pouvoir de l'agentivité collective des gens ordinaires, ainsi que leur rôle dans les processus de transformations sociales.