Parlons un peu de l'originale maison d'Edition. Deux romans très gay pour introduire une ligne éditoriale particulière: l'anonymat absolu de ses auteurs « qui ne passeront jamais à la télé mais tout est entrepris pour que leurs œuvres soient connues ». On privilégiera l'œuvre plutôt que l'ego de l'écrivain. Une assurance de liberté d'expression sans doute, du moins pour « les honteuses ». Mais plus intéressant encore, la possibilité qui est donné aux familles et aux proches d'auteurs décédés de donner une chance à leurs œuvres, en guise d'hommage. Un Bémol pratique, dépendant d'un imprimeur à la demande (Bod), les commandes, que ce soit chez votre libraire ou sur les plates-formes de l'internet sont quelquefois très longues à être livrées (compter entre 24h et deux semaines).
Côté bouquin : L'auteur, qui porte le pseudo d'Antoine Gouguel, a, selon moi, certes plus de 25 ans mais il est intensément immergé dans son personnage double (ça sent vraiment le vécu de l'intérieur). Il se passe énormément de choses étonnantes (souvent cruelles puisqu'il s'agit d'un serial killer mais ce ne sont que des allégories) qui rebondissent de paragraphes en paragraphes. C'est très drôle, foisonnant et très gays (à ne pas mettre entre toutes les mains), entre fou-rires et apitoiements, abordant beaucoup de sujets « sérieux » avec l'air de ne pas y toucher (ou plutôt de trop y toucher), avançant masqué (comme son auteur) sous les apparences d'un roman de gare(çons) intelligent, un Paris-Brest bien crémeux, bien praliné, juste sucré aux dernières bouchées, qui ne vous laissera pas sur votre faim. J'attends le roman posthume qui suivra, « L'Ange pur » de Samy Kossan.